Dampierre-en-Burly envoyé spécial A l'entrée principale de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly (Loiret), devant une tente bleue et blanche, une centaine d'agents EDF haranguent les salariés non grévistes.
Le conflit dure depuis le 19 mai. Ce jour-là, le réacteur n°4 a été arrêté pour six semaines, pour d'habituels travaux de maintenance et de rechargement en combustible. Chaque nuit, entre 19 heures et 8 heures, les agents protestent devant la citadelle de béton. Ils ont d'abord bloqué l'accès à la tranche numéro 4. Mais lundi dernier, le tribunal de grande instance de Montargis a ordonné la levée immédiate du blocus, à raison d'une astreinte de 1 000 francs par personne et par infraction constatée.
Les revendications des grévistes: «un rythme normal de travail», l'arrêt des heures supplémentaires et la fin des travaux postés. «La stratégie de la direction, c'est la sous-traitance à outrance. Les emplois qualifiés et le savoir-faire des agents EDF disparaissent. Nous ne voulons pas cautionner la surexploitation des prestataires privés», lance Max Banon, 40 ans, délégué CGT, qui réclame la création immédiate d'une centaine d'emplois.
EDF a pour habitude de sous-traiter les travaux réalisés durant les arrêts de tranche (90.000 heures de travail par an) de ses centrales nucléaires.
A Dampierre, où travaillent 1 110 agents EDF, la centrale (qui produit 25 milliards de kilowattheures d'électricité par an) fonctionne avec une centaine d'entreprises locales. «La direction d'EDF