Genève, de notre correspondant Depuis la chute du mur de Berlin, la vie de Martin Marmy, secrétaire général de l'Union internationale des transporteurs routiers (IRU), est devenue très compliquée. «Depuis 1989, la fraude fiscale se développe exponentiellement entre l'Est et l'Ouest; nous avons affaire à des organisations criminelles mieux structurées et plus puissantes que nous.» Pour sauver le commerce routier, l'IRU a donc conclu mercredi dernier à Genève un gigantesque contrat de plusieurs dizaines de millions de dollars (le montant exact n'a pas été révélé) avec la Société générale de surveillance (SGS), dont la mise en pratique va nécessiter l'emploi de 1.600 à 2.000 personnes.
L'idée de base est ni plus ni moins de «doubler» le travail des douaniers. «Les douaniers ne sont pas véritablement formés dans les pays de l'Est, et les accords de Schengen les ont démotivés à l'Ouest», confie un autre représentant de l'IRU.
La contrebande Est-Ouest menaçait de faire voler en éclats le système «TIR» (transport international routier) que gère l'IRU depuis une convention conclue sous l'égide des Nations unies il y a vingt ans. Selon cette convention, le camion disposant d'un carnet TIR peut se faire contrôler par les douanes du pays d'origine et du pays d'arrivée, mais pas sur le chemin. En cas de fraude, et si le transporteur TIR n'est pas en mesure de payer ce qu'il doit (s'il a disparu ou s'il est en faillite), c'est l'IRU qui paye, l'organisation étant elle-même assurée auprès