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Libération

Quel atterrissage pour les Etats-Unis? La baisse de la croissance divise les économistes. Wall Street à déjà tranché.

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publié le 5 juin 1995 à 5h41

New York, de notre correspondant La piste est dégagée, les ceintures sont attachées et les observateurs unanimes: la descente de l'économie américaine se poursuit. L'atterrissage est imminent: le PNB américain a enregistré une croissance de 2,7% au premier trimestre 1995 (contre 5,1% au dernier trimestre 1994 et 3,3% un an plus tôt). Les observateurs sont, en revanche, divisés sur les conditions du retour au sol. Tandis qu'une première école prédit un atterrissage en douceur ­le soft landing­, combinaison réputée harmonieuse de croissance vertueuse et d'inflation modérée, la seconde annonce une arrivée plus périlleuse ­le hard landing­ pouvant provoquer des dommages sérieux à l'appareil et d'éventuelles victimes parmi les passagers. Dans ce débat entre soft et hard, et malgré les messages rassurant du pilote ­le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan­, les signaux confictuels des instruments de vol sont loin de faciliter la tâche des économistes.

Dernier exemple, vendredi dernier, avec la publication des chiffres de l'emploi. Côté soft: le taux de chômage qui a chuté à 5,7% en mai (contre 5,8% en avril) reste inférieur à une cote d'alerte que les économistes américains situent à 6%. Côté hard: au cours du même mois de mai, l'économie américaine a détruit 100.000 emplois. Indice inquiétant: la situation est surtout sensible dans les sièges avant (les secteurs «amont» de l'économie construction et industrie ont perdu 113.000 emplois en mai) et pourrait donc s'étendr