New York, de notre correspondant La piste est dégagée, les ceintures sont attachées et les observateurs unanimes: la descente de l'économie américaine se poursuit. L'atterrissage est imminent: le PNB américain a enregistré une croissance de 2,7% au premier trimestre 1995 (contre 5,1% au dernier trimestre 1994 et 3,3% un an plus tôt). Les observateurs sont, en revanche, divisés sur les conditions du retour au sol. Tandis qu'une première école prédit un atterrissage en douceur le soft landing, combinaison réputée harmonieuse de croissance vertueuse et d'inflation modérée, la seconde annonce une arrivée plus périlleuse le hard landing pouvant provoquer des dommages sérieux à l'appareil et d'éventuelles victimes parmi les passagers. Dans ce débat entre soft et hard, et malgré les messages rassurant du pilote le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, les signaux confictuels des instruments de vol sont loin de faciliter la tâche des économistes.
Dernier exemple, vendredi dernier, avec la publication des chiffres de l'emploi. Côté soft: le taux de chômage qui a chuté à 5,7% en mai (contre 5,8% en avril) reste inférieur à une cote d'alerte que les économistes américains situent à 6%. Côté hard: au cours du même mois de mai, l'économie américaine a détruit 100.000 emplois. Indice inquiétant: la situation est surtout sensible dans les sièges avant (les secteurs «amont» de l'économie construction et industrie ont perdu 113.000 emplois en mai) et pourrait donc s'étendr