A Buenos Aires, il règne sur un ministère qui va des Finances à
l'Agriculture en passant par les Transports, l'Énergie, la Pêche ou les Mines. Domingo Cavallo, 48 ans, ministre de l'Économie, est l'artisan du redressement de son pays. De passage à Paris la semaine dernière, quinze jours après avoir été confirmé dans ses fonctions par Carlos Menem réélu à la présidence avec près de 50% des suffrages, il est venu rencontrer Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France, et une trentaine de banquiers et d'hommes d'affaires français susceptibles d'investir dans son pays.
Lorsqu'il prend les rênes du pouvoir économique il y a un peu plus de quatre ans, Cavallo se trouve à la tête d'un pays exsangue: l'inflation annuelle dépasse les 1.400%, le déficit budgétaire flirte avec les 250 millions de dollars mensuels, la dette extérieure n'est plus remboursée et la communauté internationale a perdu toute confiance dans la solvabilité du pays. A grands coups de libéralisme et avec l'appui du FMI ou de la Banque mondiale, Domingo Cavallo a remis les indicateurs de son pays dans le vert: l'inflation est maîtrisée à moins de 4% par an, les investissements étrangers affluent, les privatisations vont bon train, les réserves de la Banque centrale sont reconstituées, et le peso est lié par une «loi de convertibilité» au dollar. Revers de la médaille, le déficit de la balance commerciale (près de 6 milliards de dollars l'an dernier) et le taux de chômage de 12,5% ont été aggravés par les