Echec à la relocalisation. L'entreprise de chaussures de luxe Stéphane Kelian, qui avait rapatrié une partie de sa production depuis l'Espagne et le Portugal voilà dix-huit mois, renvoie ses escarpins en Europe du Sud. Résultat: pour la première fois de son histoire, la société fondée à Romans (Drôme) dans les années 60 par les frères Keloglanian va licencier du personnel. «C'est un choc pour nous. Jusqu'ici, Kelian a toujours embauché», soupire un salarié. Le groupe comprend, outre sa propre marque, celle de Maud Frizon, de Mosquito et de Kenzo, plus une société de distribution baptisée Turbulences.
Hier après-midi, au cours d'un comité central d'entreprise, la direction a présenté la facture de la relocalisation ratée des gammes Mosquito et Kenzo: 171 suppressions d'emploi, dont une majorité de licenciements secs. Les deux sites de production qui emploient 530 salariés, celui de Romans et celui de Bourg-de-Péage, sont durement touchés. D'ici à quelques mois, Romans devrait abandonner la chaussure pour se consacrer uniquement à la maroquinerie, selon la direction. Le plan présenté hier s'est borné à prévoir une trentaine de préretraites et de faire appel aux volontaires pour réduire le temps de travail à 32 heures payées 32. Pour les autres, une cellule de reclassement sera confiée à la société lyonnaise PCM. «La relocalisation partait d'un bon sentiment mais s'est révélée un échec économique. Elle a coûté près de 10 millions de francs à l'entreprise. En réalité, il aurait f