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Libération

Le Brésil donne un tour de clef à son économie. L'importation de véhicules étrangers est limitée.

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publié le 15 juin 1995 à 6h11

Rio, de notre correspondant

C'est «comme un accordéon qui s'ouvre, puis se referme.» Signée Marcus Vinicius Pratini de Moraes, ancien ministre et président de l'Association des exportateurs du Brésil (AEB), la métaphore s'applique à la politique commerciale «cacophonique» concoctée ces derniers mois à Brasilia. Avec l'envoi mardi au Congrès d'une «mesure provisoire» (sorte de projet de loi) qui limite l'importation de voitures, le président Fernando Henrique Cardoso vient en effet de mettre un bémol au processus d'ouverture économique en cours depuis sa prise de fonctions, le 1er janvier.

En substance, la disposition soumise à l'aval du Congrès (mais qui prend effet immédiatement) contingente les voitures qui seront importées au Brésil. Cette mesure protectionniste réduit en fait à environ 100.000 (soit 50% des véhicules déjà débarqués depuis le 1er janvier) le nombre de voitures importables jusqu'à la fin de l'année. Passé cette échéance, le gouvernement brésilien redéfinira des quotas d'importation d'automobiles en fonction de la tenue des exportations de voitures «made in Brasil».

Pour l'économiste américain William Cline, qui participe actuellement à Rio à la réunion annuelle de la Banque mondiale sur le développement de l'Amérique latine et des Caraïbes, ces restrictions démontrent que le real, la monnaie brésilienne, est «manifestement survalorisé». Le déficit de la balance commerciale accumulé au cours des quatre premiers mois de l'année atteint désormais 12 milliards de