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Libération

L'Argentine n'apprécie pas le protectionnisme du Brésil

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publié le 16 juin 1995 à 6h09

Rio, de notre correspondant Le torchon brûle entre Brasilia et Buenos Aires suite à la décision du président brésilien, Fernando Henrique Cardoso, de limiter l'importation de voitures étrangères par une «mesure provisoire» (sorte de projet de loi prenant effet dès son émission) envoyée mardi au Congrès (Libération du 15 juin). Estimant que les mesures protectionnistes prises par le Brésil «violent les accords bilatéraux» signés le 1er janvier sur le commerce automobile, le président argentin, Carlos Menem, menace de ne pas participer à la réunion des chefs d'Etat du Mercosur (le Marché commun du Sud, regroupant le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay), qui doit s'ouvrir lundi à Sao Paulo. «S'il s'agit de ne pas respecter ce que nous avons signé avec les mains en l'effaçant avec les coudes, il ne serait pas convenable que je me rende au Brésil», a-t-il déclaré à une radio de Buenos Aires.

Soucieux d'étouffer le début d'incendie qui risque d'embraser les relations entre les deux géants d'Amérique du Sud, le président brésilien a aussitôt assuré que le «malentendu» sera vite dissipé en vertu d'une clause de la mesure provisoire prévoyant l'établissement de «règles spécifiques applicables aux échanges commerciaux dans le cadre du Mercosur». En clair, le Brésil est disposé dans l'immédiat à lâcher du lest sans pour autant renoncer à moyen terme à un rééquilibrage du commerce automobile bilatéral, jusqu'ici très favorable à l'Argentine en raison du système de quotas d'impo