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Libération
Interview

Le DG d'Aeroflot: «C'est le chaos sur le marché russe»Vladimir Tikhonov reste confiant pour sa compagnie.

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publié le 19 juin 1995 à 6h07

Jusqu'en 1991, Aeroflot était la plus grosse compagnie aérienne dans

le monde: 500.000 employés dont 50.000 pilotes, 9.000 appareils (hélicoptères, avions de ligne et un cargo) et 3.000 aéroports. Depuis, la compagnie a éclaté en même temps que l'empire soviétique: il lui reste aujourd'hui 14.000 salariés, 118 avions et 150 destinations internationales. Quelque 400 compagnies privées, semi-privées ou régionales ont introduit la concurrence, dont une centaine opèrent hors des frontières. A la tête de ce monstre mal dégrossi: Vladimir Tikhonov, un ancien apparatchik. Nommé directeur général d'Aeroflot il y a tout juste un an, il connaît la maison pour y avoir passé trente-trois ans. Signes extérieurs de la transformation de l'entreprise: les nouveaux uniformes des hôtesses et les stages de formation du personnel de bord. En espérant une amélioration de la qualité du service, réputée déplorable.

A quoi ressemble Aeroflot aujourd'hui?

C'est une nouvelle entreprise organisée selon les standards de l'Ouest, en termes de flotte, de sécurité et même de résultat. Avant, Aeroflot était une seule compagnie d'Etat qui assurait l'ensemble du trafic intérieur et international. Aujourd'hui, elle a éclaté en 400 compagnies à statut variable, privé ou régional, dont les trois quarts vivent péniblement. Mais Aeroflot, la compagnie nationale russe, a conservé l'essentiel de la desserte internationale.

Combien de millions de passagers la déréglementation aérienne vous a-t-elle fait perdre?

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