«On a plus besoin de voisins que d'hectares»
Les jeunes agriculteurs réussissent mais s'endettent, note la présidente du CNJA.
Le Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA, qui revendique 60.000 adhérents) tient congrès aujourd'hui et demain à Montélimar (Drôme), sur le thème «Paysan, un métier à transmettre». Sa présidente, Christiane Lambert, 33 ans, a réussi depuis un an à y imposer son style: une remarquable connaissance des dossiers, un discours à poigne et des arguments qui savent bousculer les ronrons du terroir. Interview.
Les agriculteurs se portent-ils aussi mal qu'ils ont souvent tendance à le dire?
Cessons de faire du catastrophisme systématique. Il existe des agriculteurs qui vivent correctement de leur métier. Ce qui caractérise l'agriculture, c'est sa diversité: on peut produire des céréales, du vin, des veaux, des boeufs, des fruits, des légumes... Or ces secteurs connaissent des difficultés à tour de rôle. Comme tous relèvent de l'agriculture au sens générique, on a tendance à dire que l'agriculture va mal. Mais quand les producteurs de tomates, en concurrence avec la tomate marocaine à 3 francs le kilo, se plaignent, les céréales vont bien, quand les poulets vont bien, le porc va mal...
Bien sûr, la précarité du projet agricole existe bel et bien, mais pas plus que dans tout autre secteur d'activité. De plus dans certaines productions organisées (laitière ou céréalière par exemple), les producteurs ont réussi à maintenir et même à améliorer leur revenu.
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