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Libération

L'avenir du Mercosur en suspens. Le Brésil et l'Argentine ont 30 jours pour régler leur contentieux

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publié le 22 juin 1995 à 6h02

Les présidents argentin, Carlos Menem, et brésilien, Henrique

Fernando Cardoso, n'ont pas réglé leur différend sur les importations d'automobiles à l'occasion du Forum économique mondial sur le Mercosur (le Marché commun du Sud, associant le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay), qui a pris fin mardi à Sao Paulo. Les deux présidents se sont donné un délai de trente jours pour régler leur contentieux, résultant du contingentement intervenu la semaine dernière sur les importations brésiliennes de voitures (Libération du 16 juin). Promu le 1er janvier au rang d'union douanière par le protocole d'Ouro Preto, le Mercosur essuie, malgré tout, son premier coup de chien sous les vents mauvais semés, fin décembre, par le naufrage du peso mexicain.

Après avoir menacé de ne pas participer à la réunion de Sao Paulo en signe de protestation contre les mesures protectionnistes décrétées par Brasilia, Menem a quitté mardi le Brésil en déclarant qu'il «n'existait aucun sentiment de méfiance entre les deux pays». Un point de vue que ne partage manifestement pas son ami Mauricio Macri, le président de la Sevel, une firme argentine qui fabrique sous licence des modèles Fiat et Peugeot: «Le Brésil, a-t-il affirmé, s'apprête à placer une bombe dans le berceau du Mercosur. Nous n'accepterons pas que nos exportations soient limitées par des quotas. Ce serait la fin du Mercosur.»

Pour l'heure, et durant trente jours, les voitures fabriquées en Argentine seront totalement épargnées par les res