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Libération
Enquête

Le boycott, une arme qui monte

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publié le 22 juin 1995 à 6h15

Greenpeace a gagné et n'en revient pas d'avoir fait plier une grande

compagnie pétrolière. L'issue de ce combat a priori inégal ouvre de nouveaux horizons à tous ceux qui ont une cause à défendre. Comme si la sanction économique n'était plus l'apanage des diplomates et des politiques. Les militants de l'écologie ou de la condition animale, les combattants d'Act Up et ceux des causes tiers-mondistes ne manqueront pas de redécouvrir les vertus cachées du boycott. Très populaire dans les années 70, cette méthode a été utilisée contre des intérêts de groupes privés pour la défense du tiers monde (le lait Nestlé) ou contre l'apartheid sud-africain (les oranges Outspan). Aujourd'hui, les causes ne manquent pas, à un moment où l'éclatement de la représention politique laisse de plus en plus de terrain aux mouvements de citoyens.

Depuis la décision chiraquienne de reprendre les essais nucléaires dans le Pacifique, les industriels français se retrouvent au premier rang des boycottés. Parti d'Australie et de Nouvelle-Zélande, le mouvement gagne l'Europe. Depuis mardi soir, une vingtaine d'organisations pacifistes néerlandaises, réunies au sein de la confédération LVBO, appellent à bouder les produits made in France. Au Danemark, l'association «plus jamais la guerre», section de la War Resisters' International, préconise aussi de «laisser les bordeaux, bourgogne et autres vins français» sur les étalages. L'affaire n'est pas neutre, puisque les Danois sont proportionnellement les plus gra