La négociation collective se porte mieux. Dopé par la reprise

économique, le bilan 1994, qui devrait être présenté la semaine prochaine aux partenaires sociaux, fait état d'une véritable recrudescence du nombre d'accords d'entreprise: 7.450 ont été conclus l'année dernière, en hausse de 14% par rapport à 1993. De son côté, la négociation interprofessionnelle s'est stabilisée, avec 63 textes, tandis que les accords de branche ont fait le plein avec 934 textes. Dans près de 4.000 entreprises, 2,9 millions de salariés ont été concernés par ces accords. Il s'agit là d'un vrai retournement de tendance, après deux années de régression. A lui seul, le temps de travail progresse de 15% et dépasse pour la première fois le seuil des 3.000 accords. Conséquence: le thème favori de la politique contractuelle version 1994, avec 45% des signatures, aura été la durée du temps de travail, dont la cote progresse depuis 1990, au détriment des salaires. En cette matière, la modération est restée de mise. Pis, la tendance à accorder des augmentations générales inférieures à 2% s'est amplifiée, notamment au niveau des branches. Or, fin 1994, les premiers gros conflits sur les revendications salariales démarraient... L'emploi a donc continué de focaliser les esprits. Sur ce sujet, la négociation d'entreprise s'est accélérée, avec 518 accords contre 362 en 1993. Ils ont fait une large place à la mobilité des salariés, à la reconversion et au reclassement professionnel, à la cessation progressive ou