Alain Juppé aimerait bien que les entreprises ne répercutent pas totalement sur les prix la hausse de TVA. Lors de la présentation de son collectif budgétaire, il a laissé entendre que, sous la pression de la concurrence, les patrons ceux des groupes de distribution en particulier pourraient reprendre à leur charge une partie du fardeau qui doit normalement s'abattre sur les épaules du consommateur. Mais il semble qu'il n'ait pas été reçu cinq sur cinq.
«Moi, je n'ai rien entendu!», affirme, mi-figue mi-raisin, Bernard Tamisier, l'homme du marketing chez Carrefour. «En bons élèves, nous allons suivre les recommandations gouvernementales et répercuter la hausse de TVA sur les prix», ajoute-t-il. Certes, il faut compter avec quelques problèmes d'ajustement qui devront se résoudre au cours du trimestre. Les 12 millions de catalogues en cours d'impression qui offrent notamment des promotions sur les articles de la rentrée des classes vont partir avec les an- ciens tarifs. «Mais, au quatrième trimestre, tout sera répercuté», assure Bernard Tamisier.
«Le Premier ministre peut s'attendre à ce qu'il veut, moi je dois calculer ce que ça donne sur mon résultat d'exploitation. J'ai quel-ques comptes à rendre à mes actionnaires», renchérit Michel Deroy, le président des Docks de France (enseignes Mammouth, Atac...). C'est l'ensemble des mesures Juppé qui le préoccupe: la hausse du Smic, qui risque de réveiller les ardeurs revendicatives des employés qui se situent juste au-dessus dans