Près de 200 salariés de l'usine havraise de GEC-Alsthom ont
manifesté hier matin devant le siège social de l'entreprise, où se déroulait le conseil d'administration. A l'appel de la CGT, ils entendaient protester contre le plan social annoncé en mai par la direction générale: transfert de l'activité des transformateurs du site du Havre vers ceux du Petit-Quevilly (Seine-Maritime) et de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), soit une nouvelle suppression de 190 emplois sur les 356 restants. Or, en mai 1994, GEC-Alsthom s'était engagé à maintenir cette production, à l'isssue d'un conflit qui avait duré plus d'un an et avait mobilisé toute la ville derrière les 745 salariés de l'usine. Suite à cette nouvelle restructuration, le préfet de Haute-Normandie avait exprimé la protestation de l'Etat, en juin, en suspendant sa participation financière aux plans sociaux en vigueur dans toute l'activité «transformateurs». Gérard Busson, secrétaire général du CCE (comité central d'entreprise), a précisément annoncé hier au micro la progression des profits de l'activité «transformateurs» de GEC-Alsthom, passée de 41 millions de francs en mars 1994 à 128 millions de francs un an plus tard. Il a ainsi conclu: «L'Etat est au pied du mur. Ou bien il y a réellement un bras de fer entre lui et la direction du groupe, et alors il fait respecter les décisions prises; ou bien l'Etat fait une opération d'intoxication envers nous.» Une première réponse sera donnée le 4 juillet au tribunal correctionnel de Pa