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Libération
Interview

«Il faut changer le cadre juridique et fiscal des exploitations»Le ministre de l'Agriculture, Philippe Vasseur, souhaite moderniser le secteur et installer des jeunes.

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publié le 29 juin 1995 à 5h50

Philippe Vasseur, le nouveau ministre de l'Agriculture, est monté au

front dès son accession à une fonction qu'il convoite depuis longtemps. Aux jeunes agriculteurs, il a promis la semaine dernière de s'atteler à l'installation des jeunes dans les campagnes. Devant les céréaliers, il se prononce pour une réduction du taux de jachère obligatoire, et il n'hésite pas à se proclamer «porte-parole des agriculteurs au sein du gouvernement». A 52 ans, cet élu du Pas-de-Calais est aujourd'hui à la tête d'un ministère qui englobe également la Pêche et l'Alimentation. Comment comptez-vous promouvoir cette «agriculture tournée vers l'avenir» que vous défendez?

D'abord en installant des jeunes. Il faut moderniser et renouveler l'agriculture française. Dès la rentrée, je signerai la charte d'installation des jeunes avec le Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA). Je souhaite ensuite donner un cadre juridique et fiscal nouveau aux exploitations. Il convient enfin que l'agriculture s'intègre pleinement à toute la filière agroalimentaire tout en se diversifiant par exemple vers les biocarburants ou les protéines de lait. Développer une agriculture compétitive occupant convenablement le territoire implique une politique nécessairement volontariste qui donne un cadre à l'agriculteur pour pouvoir s'épanouir. Aujourd'hui, lorsque tel ou tel secteur connaît des difficultés conjoncturelles, il appelle les pouvoirs publics à l'aide financière. J'aimerais mieux responsabiliser les agricult