Ce qui n'était qu'une menace vient de prendre corps. Depuis hier
soir, la grève des marins de la Société nationale maritime Corse Méditerranée (SNCM) est entrée en vigueur. Toutes les liaisons avec la Corse sont interrompues et les navires immobilisés à quai. Le mouvement n'a eu pour l'instant que peu d'impact sur le trafic passager. Hier soir, les deux ferries qui devaient quitter Marseille à destination de Bastia et Ajaccio sont restés à l'ancre. Déroutés par les soins de la compagnie vers les sociétés concurrentes, leurs 300 passagers ne se sont même pas présentés à l'embarquement.
Mais aujourd'hui, plus de 4.000 personnes vont se retrouver en rade à Marseille, Toulon et Nice, avec l'annulation des départs de six ferries. En attendant le rush prévu pour ce premier week-end des vacances et les 22.700 passagers ayant réservé leur billet. «Nous n'avons aucune solution de remplacement, avoue Martine Deshusses, porte-parole de la SNCM. Nous ne pouvons qu'exhorter les passagers à ne pas se présenter sur le port, en leur conseillant d'aller vers les compagnies étrangères, vers l'Italie.» Le spectre d'une entassement de vacanciers sur les parkings, dépourvus d'ombre et de point d'eau, fait frémir les responsables. Ils savent que, dans ce cas, ils devront faire appel à la Croix-Rouge et aux marins-pompiers, comme il y a quelques années, pour nourrir, abreuver et soigner les voyageurs pris au piège de la grève.
En attendant de faire face à la crise qui se prépare, les négociations se