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Libération

Le plan real a cassé l'inflation brésilienne. Lancé il y a un an, il a profité aux plus pauvres, mais le risque de surchauffe subsiste.

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publié le 1er juillet 1995 à 6h39

Rio, de notre correspondant

«O real é real», «le real est réel», serine depuis des jours une pub télévisée à la gloire du nouvel étalon monétaire brésilien entré en circulation le 1er juillet 1994. Dans un pays endémiquement ravagé par une inflation galopante à l'origine de cinq changements de monnaie au cours des dix dernières années, le slogan peut paraître téméraire. N'empêche que le programme de redressement économique sur lequel Fernando Henrique Cardoso, ex-ministre des Finances intronisé Président le 1er janvier, a construit son triomphe à l'élection présidentielle d'octobre, se révèle être un succès. Le «plan real» fête son premier anniversaire sur une hausse des prix de 35% en rythme annuel contre 5.000% sur les douze mois précédents. Du jamais vu.

Traditionnellement représenté dans la presse locale par un dragon aux naseaux fumants, le monstre de l'inflation est groggy. Le coup de grâce, préparé par une hausse des taux d'intérêt et la désindexation des salaires annoncée hier, risque cependant de faire de sérieux dégâts dans une économie récemment encore à la limite de la surchauffe. La croissance a bondi à 8% depuis le lancement du «plan real».

Dans un discours en forme de bilan adressé lundi aux stagiaires de l'École supérieure de guerre de Rio, Cardoso a mis l'accent sur «les 15 milliards de reals [83 milliards de francs] rendus au peuple par la fin de l'inflation». De fait, la stabilisation (encore précaire) des prix a entraîné une redistribution automatique des r