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Libération
Reportage

RMIstes en panne d'insertion. Au lieu de 200 embauches, la CGEA n'enregistre que de rares succès.

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publié le 1er juillet 1995 à 6h39

Clermont-Ferrand, envoyée spéciale

Il fait une chaleur de plomb sur la décharge ­ pardon, le «centre d'enfouissement technique» ­ de Clermont-Ferrand. A 10 kilomètres du centre de la capitale auvergnate, à Puy-Long, 120 salariés travaillent dès l'aube pour collecter, trier, enterrer, composter, les ordures de l'agglomération. Gérard, casquette enfoncée sur les yeux et tenue d'éboueur ­ de «ripeur» ­ sur le dos, arrose copieusement des tas nauséabonds de deux mètres de haut.

Gérard est nouveau ici. Homme à tout faire, il ramasse les papiers, répare les clôtures ou arrose le compost (les déchets «verts» que l'on expose pour qu'ils fermentent). Marc et Franck, eux, remontent de la ville, accrochés à l'arrière d'une benne. Tous trois sont d'anciens RMIstes, embauchés en contrats à durée déterminée (CDD) depuis avril par la société Onyx, filiale de la Compagnie générale d'entreprises automobiles (GGEA), elle-même filiale de la Générale des eaux. Un travail, un salaire (entre 6.400 et 6.800 francs nets): c'est pour eux la fin d'une longue «galère», du moins l'espèrent-ils. Gérard, 29 ans: «Quand j'étais au RMI, pendant presque deux ans, je ne faisais rien, mais j'étais tout le temps fatigué. Et puis, ça rend méchant. Maintenant, je suis en pleine forme.» Marc, 35 ans, quatre ans au RMI: «C'est fini les conneries.» Franck, 31 ans, six ans de RMI: «Il y a une bonne ambiance. On va s'accrocher.» Tous trois avouent que les deux premières semaines ont été dures. «Faut se remettre dans l