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Libération

SNCM: la grève joue les prolongations. Malgré des «avancées», les navires pour la Corse sont restés à quai.

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publié le 1er juillet 1995 à 6h39

Marseille, envoyé spécial

La trame de la grève des marins de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), lancée par tous les syndicats mercredi soir, semblait inusable. Mais depuis vendredi, elle s'effiloche comme un vieux tapis. Après une interminable journée, les marins CGT devraient se prononcer samedi matin en assemblée générale sur les propositions de la direction et la poursuite d'un mouvement qui prend de la gîte.

Les choses avaient pourtant bien démarré. Direction et syndicats s'étaient séparés vendredi vers 2 heures du matin, après quatorze heures de négociations, sur une note optimiste. «Nous avons fait des avancées significatives, tout en restant dans le domaine du raisonnable», explique, dans une langue de bois dont il ne se départira pas, le vice-président de la SNCM, Bernard Anne. Il est alors 11 heures du matin, et les dirigeants se veulent optimistes. «Il nous a semblé que nos propositions recevaient l'assentiment des syndicats», lâche Yves Lacoste, directeur général adjoint. L'annonce, quelques instants plus tard, de la levée du préavis de grève du Syndicat des travailleurs corses (STC) conforte ce point de vue. Le STC pèse en effet 40% des voix aux élections professionnelles, contre 60% à la CGT. Aussitôt, la rumeur circule. «Les bateaux repartent ce soir.» Les passagers qui jusque-là filaient vers l'Italie commencent à y croire. Ils s'agglutinent, de plus en plus nombreux, devant le siège de la compagnie. Ils attendent.

A une centaine de mètres d'eux, des