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Libération

Bouygues accusé d'entente par un employé licencié.Le siège du groupe de BTP a été perquisitionné lundi.

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publié le 6 juillet 1995 à 6h31

Depuis que les «affaires» jettent un voile gris sur les pratiques des entreprises françaises et de leurs dirigeants, Bouygues fait office de premier de la classe: jamais une mise en examen, pas une enquête. Et si le responsable d'une filiale se retrouve dans le collimateur de la justice ­ce fut le cas de la Screg, entreprise routière, dans l'affaire des fausses factures d'Ile-de-France­, la maison mère se débarrasse le plus rapidement possible de la supposée brebis galeuse. «Toutes nos opérations se déroulent dans la transparence», déclarait Martin Bouygues il y a peu.

Il ne se doutait pas que l'ancien chef de service informatique du groupe, Phan Van Quan, licencié en 1993, accuserait ses responsables de truquer les conditions d'attribution des marchés publics et privés par logiciels informatiques interposés. Pourtant, le constructeur, qui n'est pas habitué à ce que l'on vienne fouiner dans ses affaires, a dû ouvrir lundi ses portes et ses placards à la justice. C'est en effet sur la base des déclarations de Phan Van Quan, ingénieur chez Bouygues de 1975 à 1993, que le juge Yves Madre, magistrat du tribunal de grande instance de Versailles, a perquisitionné au siège du groupe à Saint-Quentin-en-Yvelines. Trois jours plus tôt, le parquet de Versailles avait ouvert une information judiciaire contre X... pour pratiques anticoncurrentielles. Il soupçonne ledit X... d'organiser des ententes sur les attributions de marchés, une pratique connue mais dont les preuves sont toujours di