Les sociétés étrangères -danoises, italiennes, françaises, belges,
japonaises- s'estiment lésées par la nouvelle politique de quotas à l'exportation de la Hongrie. Sur proposition des producteurs nationaux, les exportations de foie gras frais (qui incluent également le foie congelé, mais pas les produits transformés) sont limitées depuis mai à 1.140 tonnes par an alors qu'en 1994 la Hongrie en a exporté 2.115, principalement vers la France mais aussi au Benelux et au Japon.
C'est l'Association des producteurs d'oies, inquiète de la baisse des prix en Europe, qui a réclamé cette mesure. Il y a cinq ans, le prix moyen du foie au kilo était de 170 francs. En chute constante, il avoisine aujourd'hui les 120 francs. «A l'origine, nous pensions que produire plus nous rapporterait plus d'argent. Cependant, la baisse des prix nous a obligés à congeler, et la seule solution à la surproduction ce sont les quotas. C'est dans notre intérêt, car pourquoi faire du foie gras pour un centime de bénéfice», souligne Laszlo Takacs, directeur adjoint de l'Interprofessionnelle de la volaille. Toutefois, ce ne sont pas les quotas en eux-mêmes qui posent problème, mais leur répartition. Le groupe Hungavis-Babolna, dont l'Etat est actionnaire majoritaire, s'est vu attribuer la part du lion. Alors qu'il réalise 68% des ventes vers l'Union européenne il obtient quasiment un monopole sur plus de 95% des exportations. De plus, les licences d'exportation, désormais obligatoires, ont été exclusivement dél