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Libération

De plus en plus de salariés travaillent de moins en moins. Le temps partiel a touché 15% des actifs en 1994.

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publié le 10 juillet 1995 à 6h27

Quoi de commun entre une caissière de supermarché qui fait ses 16 ou

35 heures fragmentées par semaine, un cadre d'IBM et un employé d'une administration? Réponse: le temps partiel. Qui prend de plus en plus d'importance, en grimpant un peu dans l'échelle sociale. Alors qu'il ne touchait jusqu'ici que les métiers à basse qualification (74% des femmes de ménage, par exemple), il commence à se répandre dans les couches supérieures. En dix ans, de 1982 à 1992, il s'est créé presque autant d'emplois à temps partiel (845.000), tous secteurs confondus, que d'emplois à plein temps (858.000), selon une enquête du ministère du Travail. Grâce à l'exonération, depuis 1992, des charges sociales liées au passage en temps partiel, des emplois ont pu être maintenus, d'autres créés. Un succès? Voire. La publication de cette étude, prête depuis le mois de mars dernier, a été repoussée après l'élection présidentielle pour une bonne raison. Dans la première version, il était dit que le dispositif, hissé au premier rang des politiques d'emploi, ne servait pas toujours à réaliser des embauches «compensatrices» de la réduction de travail...

L'enquête du ministère, réalisée auprès d'un échantillon de 1.008 établissements ayant bénéficié d'un abattement, prouve en effet que l'exonération aura eu un effet positif en matière de création d'emplois dans une société sur quatre seulement. Et trois établissements sur dix auront eu quand même recours aux heures supplémentaires.

Il n'empêche: petit à petit, le