La Commission des finances de l'Assemblée nationale a des idées pour

faire des économies sur le budget militaire. Dans le cadre de la préparation du collectif budgétaire, qui a vu Alain Juppé amputer le budget de la Défense de 8,4 milliards de francs en 1995, le député UDF Arthur Paecht a fait adopter jeudi par ladite commission un amendement visant à refuser à la marine l'achat des quatre avions-radar E2c Hawkeye, de Northrop-Grumman. Destinés à assurer la protection du porte-avions Charles-de-Gaulle et de son éventuel successeur, ces appareils coûteront au total 7 milliards.

Une première tranche de 1,8 milliard pour la livraison des deux premiers Hawkeye a fait l'objet de deux lettres d'intention en décembre 1994 et avril 1995. Arthur Paecht fait remarquer que, pourtant, aucun contrat ne lie la marine française à l'industriel, puisque l'achat se fait par l'intermédiaire de l'US Navy, dans le cadre d'un accord intergouvernemental qui ne prévoit pas de clauses de dédit. En clair: en cas de renoncement à cet équipement, les Français n'auraient à verser aucune indemnité compensatoire. Pour remplacer les Hawkeye, le député propose de faire assurer la surveillance aérienne du porte-avions par l'un des quatre appareils Awacs de l'armée de l'air, ou par un cinquième qu'il faudrait acheter à Boeing. Et la Commission des finances de souligner: «Outre l'économie sur le prix d'achat, la constitution d'une flotte unique et commune aux deux armées présente de nombreux avantages opérationn