Pour Henri Conze, délégué général pour l'Armement, les Britanniques
s'excluent eux-mêmes de la coopération européenne.
Subordonné au ministre de la Défense, le délégué général pour l'Armement Henri Conze est en charge de l'industrie militaire en France. Fervent partisan de la préférence européenne, il avait beaucoup plaidé pour l'achat de l'hélicoptère Tigre par l'armée de terre britannique. Il analyse cet échec cuisant.
L'achat de 67 hélicoptères Apache/Longbow à McDonnell Douglas, pour 4 milliards de dollars, est un échec sérieux pour Eurocopter. Comment analysez-vous cette décision?
Tout d'abord, ce n'est pas une surprise. Depuis plusieurs mois, les militaires britanniques avaient accentué la pression sur leur gouvernement en faveur de l'Apache. Si leur décision avait été prise sur la seule base du coût et de l'efficacité, on ne la comprendrait pas. Contre le Tigre, de conception moderne et l'on sait ce que cela veut dire en aéronautique , ils ont choisi un appareil conçu il y a vingt ans, qui volera vingt-cinq ans. Ils vont payer très cher la logistique et la maintenance. Mais c'est leur problème...
Déjà, les Néerlandais ont choisi l'Apache. Maintenant les Britanniques. La «préférence européenne» que vous prônez en prend un coup...
Le choix néerlandais était clairement politique, et on pouvait admettre qu'un pays de taille moyenne s'interroge sur le Tigre, qui n'est pas encore en service en France et en Allemagne. Mais les Britanniques, c'est autre chose. Alors qu'ils dis