La Bourse de Paris s'est offert hier un grand huit époustouflant

sans passer par Marne-la-Vallée. Il aura suffi qu'Eurodisney annonce un bénéfice de 170 millions de francs pendant le trimestre avril-juin (1) pour que le marché fasse la fête à Mickey, au cours d'une séance presque aussi excitante qu'un voyage intergalactique à Space Mountain, la dernière attraction du parc de loisirs. Hier, après avoir grimpé de plus de 10% en début de séance, le titre Eurodisney a été suspendu, pour cause de hausse excessive, entre 12h20 et 12h35. A la reprise de la cotation, le titre valait 17,80 francs, pour atteindre ensuite un deuxième seuil de hausse à 18,55 francs (+5%) avant de clôturer à 17,45 francs (+8,39%).

Il faut dire que l'univers de Walt Disney avait oublié l'odeur et le goût du profit, trop habitué depuis l'ouverture du site européen à des pertes intarissables. L'an dernier, sur cette même période dite de haute saison, le parc affichait des pertes de 546 millions de francs et un déficit global de 1,8 milliard pour l'exercice 1994 (clos en septembre). Moitié moins que la perte record de 5,3 milliards enregistrée en 1993. Les mauvais résultats s'accumulant, certains se prenaient à douter ­ et doutent toujours d'ailleurs ­ du succès d'un parc Disney en territoire français. Trop grand, mal adapté, trop cher pour des consommateurs de loisirs européens de plus en plus hésitants à la dépense. Sûre de son produit, la direction du parc a longtemps voulu croire que l'habitude et la prati