Tagada la rouge est née à Marseille, un beau jour de 1969, de père inconnu. Etait-ce le PDG, un ouvrier? Personne ne se souvient de l'inventeur. Toujours est-il que la société-mère, Haribo, reconnut sans peine son dernier rejeton qui devait lui apporter la gloire. Emu, le patron de l'établissement lui donna un sobriquet un peu farfelu, Tagada, du nom d'un cabaret parisien qu'il aimait fréquenter. L'histoire de la petite fraise bien connue des gourmands commence ainsi.
Tagada fait partie de la grande famille des bonbons Haribo (branche des guimauves, qui réunit chamallows, trémolos et bams). Haribo est une société allemande (6 milliards de francs de chiffre d'affaires, 12 usines européennes, 5.000 salariés) créée en 1920 par Hans Riegel sur la rive gauche du Rhin, à Bonn.
A l'époque, ce confiseur en herbe fabrique lui-même ses réglisses dans la baignoire de sa buanderie. Ça marche tellement bien que, quelques décennies plus tard, en 1967, il rachète la petite société marseillaise de réglisse, Lorette, plantée dans le vieux quartier ouvrier des Arnavaux. Aujourd'hui, Haribo, qui a également absorbé la marque Ricqlès-Zan en 1987, est toujours détenue à 100% par la famille Riegel. Les deux fils du fondateur tiennent les rênes du groupe, et le petit-fils, Hans-Jürgen, celles de la filiale marseillaise.
De l'usine phocéenne créatrice de la fraise partent chaque jour 120 tonnes de bonbons (Car-en-Sac, Nounours et Crocodiles «gélifiés», Chamallows, Zigoto de réglisses, etc.) sans compt