Shanghai, envoyée spéciale
Depuis quelques semaines, un spectacle ravit les passants de Huaihai Lu, l'avenue la plus bourgeoise de Shanghai. Assis sur un trapèze de bambou à quinze ou vingt mètres du sol, s'agrippant au mur à l'aide de ventouses en caoutchouc, une équipe de laveurs de vitres nettoie inlassablement les parois de marbre et de verre d'un immeuble de style Arts déco. Le Printemps, qui a été inauguré le 22 juin, a pour ambition de rester le plus beau magasin de la ville, une sorte de référence dans ce temple de la consommation qu'est redevenu Shanghai depuis la relance des grandes réformes économiques, en 1992.
«Nous sommes les premiers Européens à Shanghai. C'est le moment d'établir une image par rapport au public. On a deux ans pour cela. D'ici à quelques mois, les autres grands distributeurs auront également leur réseau», estime Philippe Fournier, le directeur général du magasin. Pour l'instant, seuls les magasins de luxe américains Dixxon et Lane Crawford (Maison mode) ont ouvert leurs portes et présentent des articles très haut de gamme, encore peu accessibles aux consommateurs chinois.
Le bâtiment de six étages qui abrite le Printemps a été construit à neuf en respectant le style architectural de la ville, très marqué par les années 30. «C'était le moyen de montrer que nous voulions faire le lien entre notre navire amiral boulevard Haussmann à Paris et les immeubles du bund à Shanghai», explique Philippe Fournier (les bâtiments du «bund» ont été construits da