Tout le monde, à Wall Street comme dans l'univers des télévisions
américaines, attendait depuis des semaines le rachat imminent de CBS. Mais hier la surprise est venue de ABC, qui forme, avec NBC et CBS, le trio de tête des grands réseaux de télévision américains. Manifestement fier de son coup, Michael Eisner, le patron de Disney, a annoncé hier sur Good Morning America, le programme de télévision matinal de ABC que, désormais, c'est lui qui serait le patron. La fusion-acquisition de Walt Disney avec Capital Cities, le propriétaire du réseau ABC, est évaluée à 19 milliards de dollars, soit plus de 90 milliards de francs, ce qui en fait le deuxième deal le plus cher de l'histoire de Wall Street, après la fusion en 1989 de RJR-Nabisco et KKR en 1989 pour 25 milliards de dollars, soit 120 milliards de francs. Les actionnaires de Capital Cities échangeront chacune de leurs actions contre une action Disney plus 65 dollars (315 francs environ).
A la différence de l'éventuel rachat de CBS par le groupe industriel Westinghouse, dont la rumeur agitait la Bourse, rien n'avait filtré de la négociation entre Michael Eisner et Thomas Murphy, le patron de Capital Cities. Pour Michael Eisner, le mieux payé des patrons américains et désormais l'un des plus puissants, c'est un retour aux sources: il avait travaillé dans les années 70 pour ABC et il n'a pas caché hier le plaisir que sa prise de contrôle lui procurait. En 1985, patron depuis un an des studios Disney alors passablement endo