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Libération

Carlos Menem lance son plan grands travaux Le président argentin espère créer 400.000 emplois en construisant des infrastructures.

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publié le 5 août 1995 à 7h39

Carlos Menem n'a pas bénéficié d'effet d'annonce lorsqu'il a rendu

public le 1er août un plan de grands travaux destiné à relancer une économie exsangue. L'initiative du président argentin a été occultée le jour même par la démission du responsable de la lutte contre la fraude fiscale, le bouillant Carlos Tacchi. Certes, les rentrées d'impôts du premier semestre ont été décevantes, mais le départ du patron des «Incorruptibles», comme les Argentins ont surnommé cette brigade très spéciale d'agents du fisc, traduit surtout l'opposition croissante entre le ministre de l'Economie, Domingo Cavallo, et le chef du gouvernement, Eduardo Bauza. Homme-lige du grand argentier, Carlos Tacchi s'est heurté à maintes reprises à Eduardo Bauza, soutenu par les caciques du parti péroniste, qui reprochent à son équipe un manque de flexibilité.

Le plan Menem ne manque pourtant pas d'ambition, voire, ironisent ses détracteurs, de démesure pharaonique. Afin de créer 400.000 emplois, le chef de l'Etat promet de mettre en chantier la construction de 100.000 logements et de trois grands ponts sur les fleuves Uruguay et Parana. L'extension du métro de Buenos Aires et l'édification d'un aéroport sur une île artificielle de 300 hectares, à faire émerger au milieu du rio de la Plata, au nord du pays, sont aussi au programme. Et tout cela, assure le Président, sans abandonner la cure d'austérité à laquelle est soumise l'Argentine, depuis que la crise mexicaine a mis à nu l'insoutenable déséquilibre des co