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Libération

Ventes d'armes: chacun son inventaire. Pour Washington, la France est le premier vendeur au tiers monde. Paris dément.

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publié le 10 août 1995 à 7h34

Washington,

de notre correspondant La France aurait dépassé les Etats-Unis comme fournisseur d'armes au «tiers monde» en 1994, selon une étude réalisée par un bureau d'études du Congrès américain, le Congressional Research Service (CRS). L'étude semble avoir une vision extensive du tiers monde, en y incluant notamment Israël ou les Etats pétroliers du Golfe persique. Mais les résultats n'en sont que plus spectaculaires: les prises de commandes réalisées par l'industrie américaine dans la zone ainsi définie (70% du marché mondial de l'armement) auraient chuté de plus de moitié l'an dernier, passant de 15,4 milliards de dollars (74 milliards de francs) en 1993 à 6,1 milliards de dollars (29,3 milliards de francs). Les ventes françaises auraient dans le même temps été multipliées par trois ­ de 3,8 milliards de dollars (18,2 milliards de francs) en 1993 à 11,4 milliards l'an dernier (54,7 milliards de francs).

La part de la France dans les ventes d'armes aux pays en développement se serait ainsi établie à 45% l'an dernier ­ contre 24% pour les Etats-Unis. En 1993, les parts de marché respectives des deux pays étaient de 15 et 61%. L'Arabie Saoudite a été le principal client sur ce marché l'an dernier, avec 9,5 milliards de dollars. La Chine (2,5 milliards de dollars) et Israël (2,4 milliards) suivaient d'assez loin.

Plusieurs experts américains expliquent ces résultats par la conjonction de deux phénomènes: d'une part, les clients traditionnels des Etats-Unis auraient marqué le p