New York, de notre correspondant
Les OPA sont de retour. Après un passage à vide au début des années 90, 1995 aura été marqué par trois opérations à inscrire dans le tableau des records: la fusion de Martin-Marietta et Lockheed, les deux géants américains de l'industrie militaire; le rachat du laboratoire pharmaceutique britannique Wellcome par le groupe Glaxo, lui aussi britannique; enfin, il y a une quinzaine de jours, l'Offre publique d'achat lancée par Walt Disney sur la chaîne de télévision ABC. Mais attention, rien à voir avec la folie des années 80, des OPA sauvages à fins uniquement financières. Logique purement industrielle, il s'agit désormais de faire face à «la déréglementation en cours dans un nombre important de secteurs», comme l'explique Raymond Lamme, spécialiste des fusions et acquisitions pour Securities Data Company.
Quelle est la tendance sur le front des OPA?
Si vous regardez les Etats-Unis, il est clair que l'on assiste à un phénomène sans précédent. C'est la première fois que l'on observe des chiffres aussi élevés, avec plus de deux mille accords par trimestre depuis le début de l'année. Il ne s'agit pas seulement de grandes opérations: les fusions concernent de petites comme de grandes entreprises, avec des opérations de montant élevé et d'autres plus modestes. Mais la valeur moyenne des entreprises rachetées est de plus en plus élevée: en seulement un mois, ce sont pour plus de 60 milliards de dollars (288 milliards de francs) d'opérations qui ont été