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Libération

Le Lyonnais se sort d'un mauvais filmLa sulfureuse filiale hollandaise vendue 3,6 milliards de francs.

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publié le 17 août 1995 à 7h25

Jean Peyrlevade aurait sans doute payé cher pour se débarrasser de

sa sulfureuse filiale néerlandaise, le Crédit Lyonnais Bank Nederland: le CLBN est à l'origine des mésaventures du Lyonnais dans le cinéma. Finalement, Jean Peyrelevade va en tirer 1,2 milliard de florins (3,6 milliards de francs). L'acheteur, la Générale de Banque (filiale du groupe Suez), a mis la main, hier, sur la quatrième banque des Pays-Bas, derrière ABN-Amro, ING et Rabobank. Mais la première pour la poisse.

Au début des années 80, le Crédit Lyonnais, riche avant de devenir célèbre, prenait le contrôle de la Banque Slavenburg, à laquelle étaient agglomérées les activités néerlandaises de la banque américaine Chase Manhattan. Rebaptisée CLBN (le nom Slavenbourg évoquait quelques affaires louches), la filiale se vantait d'être l'un des spécialistes mondiaux du financement du cinéma. Paris allait laisser sa petite filiale persévérer dans cette voie, sans trop se soucier de la contrôler.

C'est par les Pays-Bas que le Crédit Lyonnais s'est retrouvé embringué dans le rachat, par Giancarlo Paretti, de la Metro Golwyn Meyer (MGM). Le financier italien a justement profité du peu de contrôle exercé par Paris, pour entraîner le Lyonnais dans une affaire qui allait finalement lui coûter 1,2 milliard de dollars (6 milliards de francs).

Une anecdote montre bien la mécanique infernale qui allait pièger le Crédit Lyonnais. Nous sommes en octobre 1990. Gian-Carlo Paretti a jusqu'au dernier jour du mois pour racheter les