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L'alu viking nous met en boîte

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Curiosites. Industrie, la face cachée des objets quotidiens. Aujourd'hui: la boîte-boisson. Le suédois PLM veut conquérir le marché français.
publié le 25 août 1995 à 7h13

Quiconque pénètre dans l'usine de boîtes-boissons de PLM, à la Ciotat (Bouches-du-Rhône), a intérêt à se doter de boules Quies. Les opérateurs possèdent soit des casques soit des petites choses translucides moulées à la forme de leur conduit auditif. Moyennant quoi l'usine devient un gigantesque bocal où la moindre prise de parole vous transforme en poisson.

Face à la mer, dans la zone industrielle Athelia, les machines infernales débitent 1,2 milliard de boîtes-boissons, dites «BB». Ici, des boîtes Coca-Cola, là de l'Orangina, de la cervoise espagnole ou du thé glacé: douze marques différentes de breuvage.

Particularité du site: c'est le seul, en France, à produire des boîtes en aluminium. Le monde est ainsi fait qu'il se partage entre ceux qui boivent dans des boîtes d'acier comme les Français et ceux qui préfèrent se désaltérer dans de l'alu, comme les Américains. Dans un pays tout-acier comme l'Hexagone, il fallait bien des Suédois pour venir contrarier ce penchant. Le groupe scandinave PLM s'est implanté à La Ciotat en 1991, un coin «idéal sur l'axe France-Italie-Espagne», pour y bâtir sa cinquième usine , après Malmö en Suède, Berlin et Recklinghaüsena en Allemagne et Vienne en Autriche. Ces Vikings ont débarqué en Provence avec un savoir-faire vieux de quelques dizaines d'années, 7,4 milliards de chiffre d'affaires dont 3,6 dans la seule activité des BB et une place de numéro 7 mondial sur le marché de l'emballage.

Mais avant de s'étriper sur le matériau, il faudra pourt