Rio, de notre correspondant
Fondée en 1834 à Salvador de Bahia, la Banco Economico, huitième réseau en importance (279 agences, 9.500 employés) et doyenne des banques privées brésiliennes, est-elle encore «trop grosse pour mourir?». Placé le 11 août, en compagnie de deux autres banques de moindre renom, sous administration fédérale provisoire en vue d'une éventuelle mise en liquidation, le canard boiteux, accablé par une dette impayable de 3,5 milliards de real (20 milliards de francs) auprès de la banque centrale, bat en tout cas méchamment de l'aile.
A son chevet se presse l'ensemble de la classe politique bahianaise, mobilisée face au gouvernement en faveur d'un renflouement salvateur. Le monument en péril de l'économie de Bahia, par où transitent 40% du commerce régional, menace d'emporter dans sa chute la fragile majorité parlementaire du président Fernando Henrique Cardoso.
En attendant un épilogue pour l'heure imprévisible, le gouvernement pare au plus pressé. Les détenteurs de livrets de caisse d'épargne et de comptes à vue sont en droit de retirer, depuis mercredi et dans la cohue généralisée, jusqu'à 5.000 real dans les agences de la Banco Economico rouvertes uniquement à cet effet. La banque centrale et la Fabraban (Fédération brésilienne des banques privées) négocient d'autre part la création d'un fonds de garantie temporaire qui permettrait de porter rapidement le plafond des retraits autorisés à 50.000 real.
Dans le meilleur des cas, il manquera cependant au moins