New York,
de notre correspondant Méfiez-vous des chiffres: la fusion annoncée hier matin, avant l'ouverture de Wall Street, de deux institutions de la finance new-yorkaise, la Chemical Bank et la Chase Manhattan, crée bien un nouveau géant de la banque aux Etats-Unis, la première du pays et l'une des premières du monde, avec des actifs de 300 milliards de dollars (1.500 milliards de francs) et une capitalisation boursière de 20 milliards de dollars (100 milliards de francs).
Qu'on ne s'y trompe pas, l'énormité n'empêche pas la simplicité, assurent les responsables des deux banques, Walter Shipley, patron de la Chemical Bank de New York, et Thomas Labrecque, son homologue de la Chase. Manifestement ravis, les deux hommes ont assuré que l'opération, bouclée en moins d'un mois, est simple et sans bavures. Il ne s'agit pas d'une OPA sauvage et il n'y a pas, que l'on sache, de raiders aux dents longues tapis dans l'ombre. «A cette taille, les OPA hostiles sont quasiment inconcevables», affirme Walter Shipley. Pas non plus de montages financiers tordus à coups de junk bonds ou autres produits financiers sortis tout droit des poubelles de Wall Street: l'accord de fusion conclu dimanche entre les conseils d'administration des deux entreprises prévoit seulement un échange d'actions au sein d'un pot commun où une action de la Chase s'échangera contre 1,04 action Chemical. Pas non plus de «chevalier blanc» prêt à venir à la rescousse d'un management ébranlé: «La convergence est totale