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Libération

GEC-Alsthom a des vues sur les arsenaux. Et veut profiter d'un éventuel démantèlement de Brest et de Lorient.

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publié le 30 août 1995 à 7h07

GEC-Alsthom, propriétaire des Chantiers de l'Atlantique à

Saint-Nazaire, ne peut plus cacher ses vues sur les arsenaux de la marine. Ceux-ci, qui construisent, entretiennent et réparent les bâtiments de guerre, sont actuellement regroupés au sein de la Direction des constructions navales (DCN) de la Délégation générale pour l'armement (DGA) au ministère de la Défense.

Dans un document confidentiel interne à GEC-Alsthom en date du 2 juin 1995, divulgué hier par le quotidien breton le Télégramme de Brest et que Libération s'est procuré, la firme prône ouvertement un «rapprochement» entre les Chantiers de l'Atlantique et la DCN, comptant au total 23.700 employés. Plus exactement, GEC-Alsthom jette son dévolu sur les chantiers militaires de constructions neuves de Brest et de Lorient, qui emploient 4.500 personnes, soit seulement 200 de plus que le chantier nazairien. Ce document, dont les conclusions se rapprochent assez étroitement de celles du rapport du député UDF Yves Bonnet sur la construction navale militaire (Libération du 18 mai 1995), réclame ouvertement la construction des «coques propulsées» des navires militaires à Saint-Nazaire, les installations du ministère de la Défense se contentant de leur «armement», soit l'implantation à leur bord des armes et des systèmes électroniques de combat.

Les Chantiers de l'Atlantique, qui attendent pour 1998, avec une anxiété certaine, la fin des subventions étatiques prévue par l'accord OCDE du 21 décembre 1994, ne cachent pas leur