Mohamed, 26 ans, déambule autour de la piscine, un oeil sur les
pelouses qui entourent le bassin. Ni baigneur, ni maître nageur, il remplit consciencieusement son rôle de surveillant. «Il y a eu des bagarres, ici. Mais moi, je connais tous les mecs de la cité, j'y habite. Dès qu'ils s'excitent un peu, j'interviens.» Un job d'août payé 5.700 francs net par mois. A quelques pâtés de maisons de là, Nourredine, un étudiant de 20 ans, trie et annote la comptabilité de la mairie: «On voit bien que les dépenses par rapport aux recettes, c'est difficile à équilibrer.» Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis), ses 18.235 habitants, ses 23 cafés, ses 8 boulangeries, ses innombrables pavillons et la cité des Renouillères 807 logements sortis de terre au début des années 60 , coule un été paisible. Pour occuper les jeunes, les stages saisonniers, ça a du bon. «C'est une priorité l'été, affirme Christian Demuynck, maire RPR, élu et réélu depuis 1983. J'ai passé un deal avec ces jeunes. Je les embauche en contrats à durée déterminée, mais ils bossent. Ils ne viennent pas en retard. Ils font comme tout le monde.» Le reste de l'année, ce proche d'Eric Raoult, ministre de l'Intégration et de la Lutte contre l'exclusion, ferraille encore contre le chômage, qui touche 1.142 Nocéens, dont 197 RMistes. «Avant, j'étais surtout préoccupé par la sécurité et l'environnement. Aujourd'hui, l'emploi et le logement arrivent largement en tête.»
Pour cela, il a bien fallu se donner des moyens. Les élus de