Une série de transferts, de fusions, de prises de participation
croisées et, en moins de deux, le groupe Fiat, la banque d'affaire Mediobanca et leurs alliés, dont Paribas, ont pris le contrôle de Montedison, d'Eridania-Beghin Say et d'une grande partie de la chimie italienne. L'annonce faite le 1er septembre de la fusion entre les holdings Gemina et Ferfin est de celles destinées à marquer l'histoire économique transalpine: un colosse industriel et financier est né, le deuxième groupe du pays avec 45.000 milliards de lires de chiffre d'affaires (150 milliards de francs environ).
Gemina, société financière dans l'orbite de Fiat et de Mediobanca, contrôlait jusqu'ici pour l'essentiel le groupe Rizzoli-Corriere della Sera, certaines entreprises textiles et papetières. Ferfin de son côté contrôlait d'importants groupes dans la chimie et dans l'agro-alimentaire, entre autres Montedison et Eridania-Beghin Say: bras financier de la famille Ferruzzi, Ferfin-Montedison ne s'était jamais remise des erreurs de gestion des héritiers de Serafino Ferruzzi ni des spéculations audacieuses qui avaient amené à la faillite d'abord, et au suicide ensuite de Raoul Gardini. Ferfin était depuis sous la tutelle des banques créancières qui avaient hâte de trouver un nouveau patron pour Montedison. En l'absence d'une solution italienne, l'alternative n'existait qu'entre la recherche d'un partenaire étranger ou la vente par appartements. L'absorption par Gemina a donc conjuré ces deux hypothèses mal vu