Les deux soeurs ennemies du syndicalisme français, la CGT et Force
ouvrière, fêtent ce mois-ci leur centenaire. Issues de la Confédération générale du travail née en 1895 à Limoges, leurs chemins se sont séparés en 1947, et elles célèbrent séparément cet anniversaire. La CGT dégaine la première: Louis Viannet, son secrétaire général, tient ce soir son meeting de rentrée dans la capitale du Limousin. Le lendemain, un comité confédéral national (CCN, l'instance décisionnaire entre deux congrès) se réunit sur place. FO, pour sa part, va se calquer sur les dates exactes du congrès de Limoges (du 23 au 28 septembre): un CCN extraordinaire est prévu pour le 22, suivi, le 23, d'une série de commémorations.
Revendiquant toutes deux l'héritage de la vieille dame, les deux confédérations sont aussi malades l'une que l'autre. Louis Viannet a récemment avoué que la CGT ne comptait pas 860.000 adhérents, comme il l'affirmait jusqu'ici, mais seulement 630.000. Un chiffre historiquement bas, qui fait d'elle le deuxième syndicat français derrière la CFDT. Quant à FO, elle s'accroche au mythe de son million de membres. «En disant cela, je ne mens ni plus ni moins que les autres», explique volontiers Marc Blondel, son secrétaire général. Quand même un peu plus peut-être. En réalité, FO ne compterait que 300.000 adhérents, 400.000 au mieux. Une chose est sûre: la CGT et FO sont victimes de leurs errements mais aussi d'une crise plus large du syndicalisme français.
«Nous sommes les seuls vrais hé