Il n'y a pas si longtemps, les hôtesses et les stewards d'Air France
passaient parmi les salariés les plus vernis de l'Hexagone, payés pour incarner l'image de la France dans les avions de la compagnie et voyager à travers le monde. C'était avant la déréglementation aérienne, avant la grande grève d'octobre 1993, avant l'austérité. Aujourd'hui, plus question de grandeur et de privilèges. La direction d'Air France veut réformer le métier des PNC (personnels navigants commerciaux), renforcer la productivité des hôtesses et des stewards, et à terme transformer «le métier» en une fonction simplifiée, susceptible d'être exercée au sol après quelques années de vol. Autant de perspectives jugées «insupportables» pour les PNC qui seront en grève toute la journée d'aujourd'hui à l'appel des trois principaux syndicats de personnel navigant, le SNPNC, l'Unac et la CFDT, unis contre ce projet de réforme. «Nous sommes dos au mur, la direction veut casser la profession», s'indigne Rémy Lucet, délégué Unac-CGC, qui espère une mobilisation «aussi forte qu'en juillet», où 85% des PNC avaient cessé le travail pendant quarante-huit heures. Pourtant, ce bras de fer psychologique ne devrait pas perturber le trafic aérien d'aujourd'hui. La compagnie affirme qu'elle assurera tous ses vols longs courriers et 87% des vols moyens courriers, grâce notamment à l'affrêtement de plusieurs appareils et de leurs équipages.
Ce conflit, quelle qu'en soit l'issue, marque une étape importante, tant dans l'évolu