Les cheminots seront-ils en grève au mois d'octobre? Le
gouvernement, qui doit déjà faire face à la colère des agents de France Télécom et à celle des fonctionnaires, se passerait bien d'un mouvement de salariés à la SNCF. Pourtant, les esprits s'échauffent déjà à la compagnie nationale, et les négociations, qui précèdent la signature du futur contrat de plan Etat-SNCF (1995-2000), alimentent depuis quelques jours une fronde déclarée.
Mercredi, la Fédération CGT des cheminots a révélé le contenu d'un document confidentiel émanant du «comité de pilotage», structure composée de la Direction du budget, la Direction des transports terrestres du ministère des Transports et la direction de la SNCF, chargée de définir les grandes orientations du futur contrat. Selon le syndicat, ce document «ultra-secret» d'une vingtaine de pages et daté du 10 juillet, expose «cinq scénarios de redressement de la SNCF à échéance 2000». Relayée hier par la CFDT Cheminots, la CGT s'indigne du projet «d'éclatement de la SNCF», qui passerait par «la suppression de trente à cinquante mille emplois» d'ici la fin de la décennie.
En réalité, la situation est beaucoup moins tranchée. Le texte en cause, qui est en fait une synthèse de travaux techniques émanant de plusieurs administrations, établit cinq hypothèses de restructuration de l'entreprise publique surendettée (175 milliards de francs).
Point de départ de l'exercice: un scénario «plafond», dans lequel les choses restent en l'état: l'entreprise poursuit