Carquefou, envoyé spécial
Retour de flamme pour la bougie: si la génération qui a connu les privations de la guerre, les bombardements, alertes et descentes aux abris n'a jamais pu, hormis pour Noël, associer la bougie à la fête, leurs enfants ne se contentent pas d'en allumer pour le réveillon. «La bougie est un signe de convivialité, qui nous vient du Nord. La crise, le repli sur soi ont aussi eu du bon: avec le phénomène de cocooning, les gens se sont remis à brûler des bougies pour créer une ambiance chez eux», dit Pierre Devineau, PDG de la société qui porte son nom, leader du marché français et basée à Carquefou, en périphérie nantaise. Sur 13.000 tonnes de bougies produites par an en France, 5.000 sortent des ateliers du groupe familial Devineau qui emploie 230 salariés (une trentaine de plus avant Noël) dans ses usines: trois en région nantaise, une en Guadeloupe, une à Strasbourg.
Si les Scandinaves consomment trois à quatre kilos de bougies par habitant et par an et les Allemands presque trois kilos, les Français sont plus chiches de la flammèche domestique: 200 grammes par an suffisent à notre bonheur, mais ce chiffre grimpe doucement. L'économie de bouts de chandelles est dépassée. Le marché mondial sépare les pays en voie de développement dont les zones réculées n'ont pas beaucoup d'autre choix d'éclairage, des nations aux niveaux de vie confortables, qui achètent des bougies pour le plaisir. Là, la bougie devient un raffinement, un art de vivre. «C'est tellement