Louis Schweitzer a les yeux rivés sur le compte à rebours. Le
gouvernement a signé le décret de privatisation de Renault le 18 juillet, en même temps que celui de Pechiney et de la Compagnie générale maritime (CGM). Depuis, il attend le feu vert de l'Etat, qui détient encore 51% du capital du constructeur. Mais les syndicats, CGT et CFDT notamment, freinent des quatre fers. Et les boursiers se méfient: aujourd'hui, le cours de Renault (142,50 francs hier à la clôture) reste très en dessous du cours d'introduction (165 francs), fixé lors de l'ouverture partielle du capital en novembre.
Vous semblez particulièrement pressé que le gouvernement lance la privatisation totale de Renault. Pourquoi tant d'impatience?
Le décret ne fixe pas le moment de l'offre publique de vente. Mais il y a des mesures qu'il faut prendre en préalable à l'OPV au niveau de l'entreprise. Elles ont été prises. Dès lors que le processus a été engagé, il ne faut pas rester à mi-parcours trop longtemps. Mais c'est l'Etat qui décide, en prenant en compte, notamment, les contraintes du marché.
Le faible cours de l'action Renault ne semble pas vous arrêter...
Rien n'interdit de privatiser Renault en dessous du cours d'introduction de novembre 1994. Mais, évidemment, il n'est pas question de privatiser à n'importe quel prix. Cela dit, il est extrêmement difficile de dire quel est le moment idéal pour mener une opération de marché. Nous avons publié, fin août, des résultats semestriels 1995 (+1,75 milliard de francs,