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Libération

Le secret bancaire énerve la justice suisse. Le procureur général de la Confédération demande aux banques de mieux collaborer.

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publié le 18 septembre 1995 à 8h14

La justice helvétique s'en prend à la légendaire discrétion des

banques suisses et réclame un peu plus de collaboration de la part de ces établissements contre le blanchiment de l'argent sale. Selon Carla Del Ponte, le procureur général de la Confédération helvétique, les banques suisses n'aideraient pas suffisamment les autorités judiciaires dans la recherche de l'argent généré par le trafic de drogue ou toute autre activité criminelle. Pour le haut magistrat, qui s'est exprimé publiquement au cours de ces derniers jours, les banques suisses s'abritent trop systématiquement derrière leur sacro-saint secret bancaire et ne jouent pas le rôle d'alerte souhaité par la justice. «Lorsque nous démarrons une enquête, c'est toujours sur la base d'informations qui nous sont venues de l'étranger», déplore Carla Del Ponte.

Actuellement, la loi suisse ne prévoit pour les banques qu'un droit, et non pas une obligation, d'informer la justice au cas où un client leur semblerait suspect. Dans les faits, les institutions financières helvétiques ne prennent jamais l'initiative, soucieuses de préserver leur image d'extrême discrétion. En revanche, elles se révéleraient plus coopératives lorsqu'on les interroge après l'ouverture d'une procédure pénale. «Nous attendons aujourd'hui d'elles une contribution plus importante», déclare le procureur général. «Il existe des zones d'ombre dans le système bancaire suisse. Il y a des privilèges qui doivent être abolis», ajoute-t-elle. En effet, dans certai