Il y a des salariés qui n'ont pas de chance. A peine ont-ils échappé
au funeste destin d'une restructuration qu'ils y retournent aussi sec. Quarante-quatre ex-salariés de Bull, «vendus» le 1er février 1995 au groupe informatique Wang, sont l'objet, six mois plus tard, d'une procédure de licenciement. Au motif que l'équipe, spécialisée dans la recherche et le développement pour la gestion électronique de document, n'est plus aujourd'hui d'une quelconque utilité. Pis: elle gêne la stratégie de développement de Wang. Le groupe a, depuis le début de l'année, changé son fusil d'épaule. Au grand dam des syndicats qui dénoncent une «escroquerie» et demandent la réintégration de ces salariés chez Bull.
Retour en arrière. Il y a tout juste un an, en septembre 1994, Bull annonce une méga-alliance avec Wang: le «nouvel ami américain» récupère la maintenance de terrain des ordinateurs Bull, l'activité Honeywell Federal Systems (marchés liés à l'administration américaine), la partie gestion électronique de documents, dit la «Ged», et toutes les filiales australienne, néo-zélandaise, canadienne et mexicaine du groupe français, lequel obtient en échange près de 5% du capital de Wang. L'opération se solde par le tranfert de 3.300 salariés et l'abandon d'un chiffre d'affaires de 450 millions de dollars (2,3 milliards de francs). Dans cette liste figure une seule activité réalisée en France: la gestion électronique de documents qui emploie, à Clayes-sous-Bois, 79 personnes.
Bull a besoin de se