Usinor-Sacilor récupère Ugine
Les jours passent et ne se ressemblent pas. Il y a un an, en juin 1994, Usinor-Sacilor cédait près de 40% du capital de sa filiale Ugine lors de l'introduction en Bourse de cette dernière. C'était l'époque où, désespérant de sa propre privatisation, le sidérurgiste se mettait à vendre des participations minoritaires. Hier matin, machine arrière toute. Usinor-Sacilor, enfin privatisé, a annoncé le lancement d'une OPA simplifiée sur Ugine pour récupérer ses billes. Conséquence: les minoritaires ne sont plus désirables. L'opération doit se dérouler entre le 27 septembre et le 10 octobre au prix de 400 francs l'action. Soit 26% de plus que le cours du titre à la clôture à la Bourse de Paris vendredi, mais un peu moins que le cours moyen de l'année 1994. Depuis le début de l'année et la privatisation de sa maison mère, l'action d'Ugine n'a cessé de se déprécier. Mais tout ceci sera bientôt du passé: d'ici la fin de l'année, Usinor-Sacilor aura complètement absorbé sa filiale, laquelle conservera toutefois son nom.
Créé à partir des restes d'Ugine Aciers de Châtillon et Gueugnon, en 1987, Ugine est un ensemble de 13 sociétés industrielles spécialisées dans les produits plats et longs inoxydables. C'est-à-dire une bonne affaire (16 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1994 et 471 millions de résultat net) compte tenu du marché actuel de l'Inox, et que Francis Mer, PDG d'Usinor-Sacilor, a l'intention d'offrir à ses actionnaires tout frais. Il