Contre le méchant Romain (Air Inter), «les tribus gauloises se sont
parlées». La boutade, signée Alexandre Couvelaire, PDG d'Euralair, révèle un pacte: hier, les compagnies aériennes concurrentes, Air Liberté et Euralair, ont annoncé la mise dans un pot commun de leurs liaisons Paris-Toulouse. Dès demain, les deux transporteurs commercialiseront ensemble leurs vols réguliers à destination de la ville rose, liaison ouverte à la concurrence depuis un an. Cette alliance des «petits» face à Air Inter, qui a perdu son monopole, passe par l'homogénéisation de leurs tarifs et de leurs horaires. En clair, un passager pourra voler indifféremment sur l'une des deux compagnies, à l'aller comme au retour, et pour le même prix (entre 590 et 1.870 francs selon les tarifs classe affaires, économique ou famille). Présentée comme un accord dit de «code sharing» en langage aéronautique, fréquent dans le monde aérien, l'opération représente une première en France sur des lignes domestiques.
Conséquence: la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) examine maintenant le dossier sur une possible entente des prix illicite... «Plutôt que d'organiser nos fréquences les unes par rapport aux autres, nous les avons mises ensemble. Ce pont aérien ainsi créé représente une alternative compétitive», explique Lotfi Belhassine, PDG d'Air Liberté, qui assure avoir déjà raflé 30% de parts de marché. D'après lui, les compagnies pourraient récolter ensemble jusqu'à 38% de parts de marché sur Paris-Toulouse