L'ambiance s'échauffe à la SNCF. La fédération CGT des cheminots
appelle le personnel roulant à la grève aujourd'hui, pour vingt-quatre heures. La date, qui correspond au changement des horaires été-hiver est traditionnellement l'occasion de multiples débrayages régionaux. Presque un rituel, pour poser sur la table des revendications sur l'organisation et les conditions de travail.
Les dépôts de Lyon, Marseille et Toulouse n'ont d'ailleurs pas attendu le mot d'ordre de la centrale syndicale pour déclencher plusieurs mouvements d'une ampleur qui dépassent le cadre d'une journée. En décidant de «couvrir» par un appel national des actions régionales ou locales, la CGT veut donc d'abord envoyer à la direction un avertissement. Les sujets de préoccupation ne manquent pas, et en premier lieu l'élaboration du contrat de plan entre la SNCF et l'Etat qui donne des sueurs froides aux cheminots. Le spectre des suppressions d'emploi et d'une restriction du réseau sont l'objet, presque quotidiennement, de débats. Et puis, il y a la question des salaires. Les traitements des fonctionnaires étant gelés en 1996, les cheminots ne se font guère d'illusions sur l'augmentation de leur rémunération. Le salaire des uns et des autres étant habituellement lié. Des rencontres entre syndicats et direction ont lieu en ce moment sur cette question sensible, en attendant une probable table ronde, ce qui pourrait rajouter une louche de mauvaise humeur au «cocktail général de mécontentement», pour repren