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Libération

Paris isolé à la veille de la renégociation des jachères

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publié le 23 septembre 1995 à 8h03

«Ça va être très difficile car on est seul contre tous!» Philippe

Vasseur, ministre de l'Agriculture, sait que l'ultime phase du tournoi des jachères, lundi au conseil agricole à Bruxelles, ne sera pas une partie de plaisir. La France est en effet l'unique pays à demander «une baisse substantielle» du taux de gel obligatoire des terres pour 1996-1997.Ce gel des terres ­imposé par la réforme de la politique agricole commune en mai 1992 afin de réduire les excédents de céréales­, est actuellement fixé à 12% pour la jachère rotationnelle (les terres sont gelées une année puis remises en production) et à 17% pour la jachère fixe (terres ne produisant plus pendant cinq ans). Or la dangereuse diminution des stocks mondiaux provoque un début de pénurie et une flambée du cours des céréales. Le Parlement européen a voté vendredi une baisse de 2% du taux de jachère, adoptant ainsi la proposition faite par le commissaire européen à l'agriculture Franz Fischler. Si ce chiffre était avalisé par les ministres, un peu plus de 610.000 hectares (produisant quelque 3 millions de tonnes de céréales supplémentaires) seront remis en production l'an prochain. «Ce n'est pas suffisant», affirme Paris, dopé par le lobby céréalier qui estime que, «comme aux Etats-Unis, le taux de jachère devrait être de 0% pour la prochaine saison». Vasseur veut obtenir «un taux à un chiffre», probablement en demandant 8% pour obtenir 9. Mais il se heurte à l'opposition de ses partenaires, Allemagne en tête qui estime