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Libération

Sécu, une gestion trop «opaque» .La Cour des comptes a présenté hier un rapport très sévère.

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publié le 28 septembre 1995 à 7h56

La Sécurité sociale n'est pas fourmi, elle serait plutôt cigale,

constate amèrement le premier rapport annuel de la Cour des comptes sur le sujet, présenté hier par Pierre Joxe, premier président. Une cigale qui, non seulement dépense à tout va (1.500 milliards de francs par an, soit plus que le budget de l'Etat), mais qui est aussi et surtout très brouillon. C'est là sans doute le principal reproche adressé par la Cour, qui livrera désormais chaque année ses enquêtes et réflexions sur la Sécurité sociale, conformément à la loi Veil de juillet 1994. Or, note le rapport, en dépit de «l'aggravation continue et perceptible» des comptes dès la fin 1991, les gouvernements successifs n'ont pas «pris les mesures de nature à enrayer le déficit de trésorerie du régime général qui a revêtu un caractère permanent». Face à l'ampleur des déficits du régime général (120 milliards de francs fin 1995) et la détérioration de sa trésorerie depuis le milieu de 1994, des «mesures de redressement» s'imposent dans les plus brefs délais, préviennent les experts de la Cour.

Elles ne seront sans doute pas à rechercher du côté de la gestion administrative des organismes de la Sécu: la Cour estime que les 165.000 salariés passés au crible travaillent bien. Les coûts de gestion, souligne le rapport, «n'apparaissent pas, dans l'ensemble, excessifs au regard des missions accomplies et leur évolution manifeste un progrès de la productivité des organismes».

Le problème de la Sécu vient d'ailleurs: selon Pier